
Samsara ?
SL’homme est un être conscient qui subit une expérience matérielle, plutôt qu’un être matériel qui fait une rencontre spirituelle.
Dans le pensée hindouiste le temps est un processus cyclique. Cette représentation amène les hindous a penser que la vie est également cyclique et qu’elle est une succession d’incarnations , de morts et de réincarnations. Le terme sanskrit samsara signifie « ce qui circule; migration », c’est un concept fondamental que l’on retrouve dans toutes les religions de l’Inde. Cette conception est étroitement associé à la croyance que l’homme naît, meurt et renaît sous diverses formes, et que chaque âme, après un certain nombre de réincarnation peut parvenir à la délivrance et s’unir au divin.
» De même qu’une chenille, arrivée au bout d’un brin d’herbe, se contracte pour une nouvelle avance, de même cet âtman, secouant son corps, s’étant libéré de l’ignorance, se contracte pour une nouvelle avance « . Brhad-âranyaka-upanisad 4.

La réincarnation ??????
Les Hindous,
les Jaïns et les Sikhs croient en la
réincarnation ainsi que les Indiens de l’Amérique, les Bouddhistes. Même les
Chrétiens enseignaient originellement la réincarnation mais y renoncèrent au
douzième siècle.
Dans l’hindouisme, le corps physique est mortel; l’âme, elle, est immortelle et vit de nombreuses vies où elle attire des expériences qui lui fournissent l’occasion d’apprendre les leçons nécessaires à son évolution spirituelle. Et, pendant son voyage évolutif sur Terre, l’âme ne fais que demeurer pour un temps dans un corps physique, puis dans un autre. Tout comme la transformation de la chenille en papillon, la mort physique est pour l’âme une transition tout-à-fait naturelle, elle survit et continue son long pèlerinage jusqu’à ce qu’elle s’unisse au Divin.
A la mort, l’âme quitte le corps physique mais elle ne meurt pas et continue à vivre dans un corps subtil (ou corps astral) en attendant de se réincarner. Chaque âme qui se réincarne choisit la matrice, le foyer et la famille qui pourront le mieux fournir les expériences nécessaires à son développement et a son évolution spirituelle. Après de très nombreuses réincarnations, l’âme n’a plus besoin de renaître, car elle a mis fin a toutes les passions, s’est purifiée, a résolue et brûlée tous ses karmas. Elle est alors délivrée du cycle de naissance, mort et renaissance. L’Hindou pense que grâce au karma et à la réincarnation chaque âme sans exception se dirige peu e peu, vers l’union en Dieu…
L’objectif de la vie ne consiste donc pas à accumuler argent et possessions, à chercher la satisfaction par la sexualité, le pouvoir. Ces désirs sont bien sur naturels, mais notre véritable raison d’être sur cette Terre est de respecter ses devoirs, d’apprendre à connaître, d’aimer et servir Dieu ou les Dieux
Mais qu’est-ce qui transmigre de vie en vie ?
Il est important de faire la distinction entre deux termes, à savoir l’Ame universelle, qui est appelée Atman, et l’âme individuelle, le jivatman.
Jivatman est un terme sanskrit qui signifie « Âme individuelle » ou « Ame ou Etre incarnée ». .
Il ne faut confondre le corps individuel périssable avec
& le Jivatman ; l’âme individuelle qui est une partie inaliénable de l’Atman, et c’est elle qui voyage de corps en corps.
& L’Atman qui se réfère a l’âme universelle non indifférenciée, éternellement libre
& le Brahman correspond suivant les écoles a : l’Etre suprême, Dieu l’Absolu, l’Un.
On pourrait dire que l’Atman est l’or et le Jivatman un maillon d’une chaine en or.

Les différences dans les traditions hindoues
& On trouve dans le Rig-Veda (premier millénaire avant notre ère) un concept de vie après la mort, dans le ciel ou en enfer, en fonction des vertus, des mérites ou des vices accumulés au cours de la vie. Il n’y a pas de retour sur terre mais pour les bons une existence éternelle parmi les dieux et pour les mauvais un voyage dans les profondeurs des enfers. Ce n’est à l’origine, ni la connaissance, ni l’ascétisme, ni la méditation qui valent une vie après la mort, mais plutôt par le respect des rituels, des offrandes et des sacrifices.
& Les notions de Samsara « naissance cyclique et de mort » et de Moksha (délivrance) apparaissent autour de – 800 avant-C, dans plusieurs Upanisads telles que de la Katha Upanisad, la Shvetashvatara Upanisad et la Maitri Upanisad (datation incertaine :-600 avant J-C ??) Certaines Upanisads développent l’hypothèse que les âmes sont captives du monde matériel et ont besoin de se libérer de la matière. La libération de l’âme envers le monde passe par la Connaissance, une prise de conscience de nos illusions, et la pratique de l’ascèse .Cela implique que la réincarnation ne peut être accessible qu’aux humains. Mais une mauvaise conduite, un non-respect des devoirs de sa caste peut entraîner une réincarnation dans une condition médiocre, voire animale….
& Suivant la doctrine Brahmanique et ses nombreux développements (de -600 avant J-C a 500 de notre ère) toutes les âmes après leur existence terrestre rejoignent l’âme universelle. Toute âme existant sur terre retourne automatiquement a l’âme du monde : le Brahman . Les âmes des plantes, des bêtes y retournent, tout comme celle du brahmane qui est arrivé à la connaissance suprême. C’est de la conduite morale ou immorale que dépend le genre d’existence ultérieure.
& Pour la Bhagavad Gita (datation entre – 100 et 400 après J-C???) la vie des humains est un voyage continu vers la perfection, l’accomplissement de son devoir, la connaissance de soi, le discernement. Et la délivrance est possible dans cette vie.
« A la façon d’un homme qui a rejeté des vêtements usagés et en prend d’autres, neufs, l’âme incarnée, rejetant son corps, usé, voyage dans d’autres qui sont neufs. » La Bhagavad-Gita II-22

& Les traditions non – dualistes telles que l’Advaita Vedanta d’ Adi Shankara : ( a partir du VIIIème de notre ère) et du Yoga Tantrique ( a partir du VIème de notre ère) affirment que c’est le jivatman qui migre d’une existence à une autre . Cette âme individuelle et l’âme cosmique ; le Brahman sont identiques. Comme le Soi Suprême, l’âme incarnée est éternelle et impérissable, alors que le corps est périssable.
& Plus tard, les traditions dévotionnelles dualistes telles que celle de Madhvacharya au XIème, affirme que l’âme humaine individuelle et Brahman (l’Absolu) sont des réalités différentes. Mais la dévotion à une divinité est un moyen pour libérer du samsara, mais la libération est réalisable seulement après la mort.
La doctrine de la réincarnation a évolue au cours des millénaires et se trouve parfois en contradiction avec elle-même.

Ainsi, on pourrait dire que dans ce monde, on est une âme qui possède un corps ; et non un corps, qui a une âme.
Sources : Vijay Singal , René Guénon, Jean Fillozat.