Y-S de Patanjali. Y-S II-29. Ahimsa.
Ahimsa
Modifié le 19 avril 2024
Yama niyama asana pranayama pratyahara dharana dhyana samadhayoksstav angani II.29
(Mot a mot) Yama-contrôle de soi, discipline. Niyama- observances. Asana- assise posture. Pranayama- énergie vitale, énergie du souffle. Pratyahara- retraite, intériorisation .Dharana- concentration, recueillement .Dhyana-meditation. Samadhayo-samahi .Astav-huit .Angani –membres, branches.
Les huit aspects du yoga sont : la discipline, les observances, l’assise ;le pranayama, l’intériorisation, le recueillement, la méditation et le Samadhi.

Angani –anga ; sont les membres, les étapes du yoga. On peut les considérer comme des marches de l’itinéraire dont le terme final est la libération : le Samadhi. C’est le yoga des huit branches, ou Ashtanga Yoga (asta signifiant huit en sanskrit). Ces huit branches représentent différents aspects du yoga .En principe, une fois que l’on a maîtrisé une étape, on passe au niveau supérieur.
Patanjali établit une hiérarchie, les deux premiers angas sont des préliminaires nécessaire a n’importe qu’elle démarche spirituelle. Les yamas et niyamas , concernent nos valeurs, notre style de vie, notre éthique . Il ne s’agit pas de commandements ni de règles rigides ! Il appartient à chacun d’avancer en conscience , sur son propre chemin. Il importe de mettre « de l’ordre » dans son mental, de suivre une discipline de vie, de travailler sur notre façon d’agir envers les autres (yamas) et envers soi-même (niyamas ) avant de passer aux angas suivants .
En Occident, on commence en général par pratiquer le postural, en occultant yama et niyama ; puis on introduit peu à peu la respiration, on propose une découverte de la méditation et parfois de façon exceptionnelle une approche de la philosophie.
Les yamas .
Les Yamas sont les règles de conduite que l’on se fixe pour vivre en société . Ils consistent notamment à amener notre pratique du Yoga en-dehors du tapis, dans la vie de tous les jours .
Les 5 Yamas sont :
- Ahimsa – non-violence
- Satya – dire la vérité
- Asteya – honnêteté
- Brahmacharya – contrôle des sens et de la sensualité
- Aparigraha – non possessivité par rapport aux biens matériels

Ahimsa est la base de tout l’édifice de la pratique du yoga.
Ahimsa en Sanskrit signifie littéralement absence d’acte causant de la souffrance ( le a est privatif est privatif en sanskrit et himsa violence ) : la traduction en occident est généralement non-violence.
Lorsque l’on parle de non-violence ce qui se présente le plus généralement à l’esprit c’est bien sur la non-violence physique, celle qui s’exerce sur l’autre à travers notre agressivité individuelle et collective, ce sont les conflits, les rapports violents, l’intolérance ,la liste est sans fin………………………………………………
Mais ahimsa ne se limite pas à cette « non-violence physique qui se manifeste entre humain» , mais également à tout ce qui vit, à notre environnement, a la planète……elle en pensée, en parole et en acte…….et c’est la violence mentale qui est l’origine de toutes les autres formes de violence.
La non-violence mentale
La source de toute violence se situe dans l’intellect. Nos pensées secrètent des énergies négatives et conflictuelles, des peurs, des ressentiments qui tôt ou tard, vont se manifester par de l’agressivité, de la violence verbale, des interprétations erronées, et par voie de conséquence par des actes qui a leur tour seront négatifs……….. .La non-violence est donc renoncement aux pensées générant du ressentiment, de la colère, de l’envie , de la culpabilité….Nous pouvons essayer de cultiver des pensées plus éthiques, plus tolérantes en s’interrogeant sur nos « croyances »nos « certitudes »…..,en s’ouvrant a d’autres « horizons » , en cultivant le calme mental .
La non-violence verbale

La violence verbale eut se manifester de diverses manières : des insultes ( ex en voiture….) un langage colérique, des paroles blessantes , des jugements tranchants mais aussi les mauvais conseils…. On se guéri facilement d’une blessure physique, mais certaines paroles peuvent être assassines et nous poursuivent très longtemps. Ahimsa c’est se mettre à l’écoute, tenter de mettre de la douceur , de la gentillesse dans nos paroles, ….et parfois savoir……. se taire.
La non-violence physique
Observer la non violence physique signifie de ne pas s’attaquer a l’intégrité physique de l’autre, être attentif a nos relations avec les autres , pour cela un des meilleurs moyens est de réduire le jugement que nous portons sur le comportements et les choix des autres .
Mais très souvent la violence physique commence par celle que nous faisons à notre corps, en oubliant de l’écouter, en ignorant ses limites, en utilisant une alimentation inapproprié, mais aussi en menant un rythme de vie qui ne respecte pas nos rythmes intérieurs …..et notre environnement. On peut aussi faire l’impasse de biens fabriqués avec des produits toxiques pour la nature, mais également des marques qui exploitent des personnes , font travailler des enfants …..dans des conditions indignes, font travailler et entretiennent ainsi inégalités, tensions..et violence.
Il n’y a pas véritablement une progression entre ces trois degrés mais plutôt une démarche dans lequel ces trois degrés interagissent les uns par rapport aux autres.
Un bémol !!!! A part de vivre dans la solitude d’une grotte inaccessible , il est bien difficile pour les contemporains que nous sommes d’occulter toute violence.
Une petite histoire : …..il était une fois ……un chasseur qui avait une grande famille. Pour nourrir celle ci ,il n’avait qu’une ressource , les produits de sa chasse . Un jour dans la foret il aperçu une magnifique biche , le temps d’armer son fusil, elle s’enfuit. Désespéré il pensa a sa famille qui l’attendait impatiemment. Il vit un moine arriver sur le chemin . Il s’approcha et lui demanda – avez vous vu une biche?? par ou s’elle enfuie?? Le moine avait bien vu par quel chemin elle avez pris.
Ahimsa Doit-on sauver la biche ? Ou ne pas la sauver ?
Quelle est votre réponse ?
Ahimsa dans la pratique des postures (asanas)
Sthira sukham asana (II-46)

Sthira :ferme, stable, solide. Sukham-facile, agréable . Asanam-assise, posture
L’assise (la posture) est ferme et agréable.
Un des principes directeurs des asanas est de maintenir la pratique au sein de nos limites, de notre flexibilité, de nos capacités sans aucun esprit de compétition. Le mot clé est « essayer » ce qui signifie que nous devons faire un effort pour approfondir le postural, mais en même temps, en étant pleinement conscients des signaux reçus des muscles et les articulations qui nous alertent sur nos limites .
.Mais ne pas oublier que la posture est une expérience intérieure ou chacun exprime son unicité. Si nous suivons cette définition des asanas, nous serons automatiquement dans le principe de l’ahimsa.
Ahimsa dans la pratique de pranayama
A aucun moment, dans les pratiques de pranayama nous ne devons forcer en aucune façon. . Dans les pratiques qui impliquent la rétention de souffle, par exemple, on peut être tentés de retenir le souffle au-delà de nos limites. Une ligne directrice clé dans la rétention de la respiration est de veiller à ce que, après la rétention, le souffle ultérieur ne soit affecté en aucune façon .
Comment développer cette non-violence dans notre monde actuel. La réponse est peut-être de tenter de développer respect et bienveillance, en mettant ce principe de base dans notre façon d’agir et d’être.
Propageons donc ce « virus » d’ahimsa et du respect qui est son corollaire.

Ne pas oublier que l’indifférence est aussi une forme très répandue de la violence.