
Kama … le désir !!!
« Le meilleur moyen de résister a la tentation (ou au désir), c’est d’y céder »Oscar Wilde
Kama, du sanskrit IAST , est un concept de l’hindouisme, qui se traduit par « désir ». Mais ce terme signifie aussi : plaisir, satisfaction sexuelle, et jouissance esthétique. Dans les traditions hindoues, Kama est l’un des quatre objectifs de la vie ( purusharthas ), et considéré comme essentiel , s’il est associé avec les trois autres objectifs : dharma (action juste), artha (prospérité) et moksha (libération spirituelle).
Le mot kama est souvent associé au désir sexuel dans la littérature contemporaine Occidentale, mais le concept renvoie plus largement à tout désir, toute passion, toute jouissance des sens, plaisir esthétique , affection ou amour, avec ou sans connotation sexuelle.
Kama le dieu du désir.

Kamadeva est la divinité hindoue du désir, et plus particulièrement du désir amoureux. Kama, dieu de l’amour et du désir sexuel, est dés les Vedas une force de désir cosmique. Mentionné dans le Rig-Veda (- 1500 avant J-C) comme l’un des dieux les puissants , il symbolise ce qui pousse les hommes à la perpétuation de leur espèce. L’Atharva Veda l’assimile au feu du sacrifice car le désir est aussi brûlant et dévorant que le feu
Par la suite, au 7éme avant J-C la Brihadaranyaka Upanisad , développe le concept de Kama en lien avec Artha et Dharma. Contrairement à la tradition chrétienne, le plaisir n’est pas perçu comme un mal, il est un don de Dieu ,source de création. Le concept subi un glissement vers le plaisir charnel, et fait de la divinité un dieu très proche des hommes.
Une légende ….parmi d’autres
On dit que le dieu Kama est né de lui-même . Son lieu traditionnel de naissance est la ville de Gauhati dans la région de l’Assam. Son épouse est Rati la déesse du désir, son frère est Krodha, la colère, son fils Aniruddha, le sans rival, et sa fille Thrishna, la soif. . D’après les Brahmanas, il est à la source de la création de l’univers, car il aurait inspiré à Brahma le désir de ne pas plus être seul. À l’origine, Kama était un être d’une irrésistible beauté, créé par les dieux afin d’obliger Shiva à sortir de son ascèse afin qu’il puisse épouser Parvati. Kama se rendit sur le mont Kailash, ou Shiva était en méditation afin de distraire celui-ci. Il décocha au dieu une de ses flèches pour le rendre amoureux mais Shiva, furieux, ouvrit son troisième œil, celui de la destruction, et réduisit Kama en cendres.. L’épouse de Kama, Rati , éperdue de douleur, implora Shiva qui permit au dieu de l’amour de reprendre un autre corps.

Comme l’Éros grec, Kama utilise un arc et des flèches pour répandre l’amour. L’arc de Kama est une tige de canne à sucre, et la corde une ligne d’abeilles bourdonnantes. Il possède cinq flèches, composées de fleurs d’essences différentes. Il chevauche un perroquet et en décochant ses flèches faites de cinq fleurs, il éveille les cinq sens, il charme, ensorcelle l’esprit avec des visions de beauté et éveille de désir charnel de l’homme et la femme. Ses épouses son les déesses du désir et de la luxure. Mais Kama excite aussi l’artiste, inspire le poète…. il est aussi vénéré par les yogis car lui seul peut les libérer du désir charnel.
Le désir sexuel

On sait très peu de choses sur les origines du Kama Sutra. Aucune partie du texte original n’est parvenu jusqu’a nous. L’auteur du Kama Sutra, Vatsyayana, l’aurait écrit vers 400 avant JC !!!!! , mais comme très souvent la datation est incertaine. Il semble avoir été un compilateur d’habitudes sexuelles ancestrales, parfois très élaborées et réservées aux castes supérieures. Il n’y avait aucun tabou concernant la sexualité et la jouissance des femmes, et il y avaient des « prostituées sacrées » dans certains temples. Vatsyayana décrit kama comme une expérience individuelle de plaisir et de jouissance, sous de très nombreuses formes, allant de la danse , à la musique…… et au sexe. Le texte contient des détails sur les positions sexuelles très élaborées et des conseils pratiques sur la séduction .Mais Kama est aussi considéré comme le plaisir ressenti par les sens tout en étant en harmonie avec l’esprit et l’âme.
Le code éthique hindou considère Kama comme un élément essentiel d’une vie accompli. C’est un désir inférieur au concept de artha et au dharma , mais il n’en est pas moins important.
Le désir, Kama, ne doit pas être niée ou réprimé, mais plutôt, il doit être appréciée comme une étape dans son progrès de vie.
