
Bhagavad Gita 2: des personnages et des symboles
Le premier chapitre de la Bhagavad-Gita, moment de découragement d’Arjuna , est un moment clé à mettre en parallèle avec la quête spirituelle qui commence souvent lors d’un moment pénible de l’existence .

Mise a jour le 16 Décembre 2021 .
Au moment où la bataille doit débuter, Arjuna, prince guerrier , chef de l’armée des Pandavas, réalise avec effroi que les rangs adverses sont remplis des membres de sa propre famille.
Que faire face a ce terrible dilemme ??
Doit-il faire son devoir et par conséquent conduire l’armée, déclencher la guerre au risque de perdre nombreux de ses proches ?
Ou bien doit-il tenter de sauver ses cousins et aïeuls, mais renoncer à son devoir ?
Incapable de trancher, il s’effondre et implore Krishna de lui donner conseil.
En réponse à cette supplication, Krishna et Arjuna entament un dialogue au milieu de deux armées, prêtes à se battre. Le texte est un dialogue philosophique de maître à disciple dans la stricte tradition de l’enseignement originel du yoga. Krishna va expliquer le vrai sens du combat…

Krishna, qui est un des avatars de Vishnou , est l’une des divinités les plus vénéré en Inde. Krishna est le conducteur du char d’Ajurna , il représente la buddhi , la Conscience superieure , la Connaissance .

Arjuna est le chef du clan des Pandavas . Il est aussi l’archer , c’est-à-dire celui qui se positionne, qui prépare son tir et vise la cible à atteindre. Il représente aussi l’ego en pleine confusion : doit-il ou pas combattre ? Il s’efforce d’utiliser l’intellect pour trouver des réponses à ses questions, mais sa capacité humaine de compréhension est forcément limitée. Il refuse de combattre alors même que le rôle naturel de sa caste, celle des Kshatriya : les guerriers, est de défendre les siens.
« Maîtres, pères et fils nous font face sur le champ de bataille… Je ne puis tuer ceux-là, dussé-je mourir à mon tour. Pas même pour gagner le royaume des trois mondes… Quel bonheur peut trouver celui qui tue ses propres parents ?… Je ne me battrai pas. » Krishna lui révèle les vers« Il n’est de plus grand bien pour un guerrier que de se battre dans une guerre juste …..tout chagrin est inutile devant l’inévitable…… Arjuna, tu souffres parce que tu crois être l’auteur de tes actes. Mais c’est Dieu qui en est l’auteur. Tu n’es qu’un instrument entre ses mains. » Mais Àrjuna doute encore. «Comment puis-je tuer mes propres parents ? »
Dhritarashtra est le roi aveugle des Kauravas, le camp adverse. Il est aveuglé par sa soif de pouvoir. Dhritarâshtra est celui qui a « perdu de vue » , c’est a dire l’essentiel et la véritable nature de l’être humain. Il est le symbole de l’ignorance.
Sanjaya est le serviteur de Dhritarashtra ; il est le narrateur neutre des événements et du dialogue entre Krishna et Arjuna . Il symbolise la faculté mentale de compréhension.
Les combattants symbolisent les différents aspects de la nature humaine. Les Kaurava sont la part négative de ceux qui détiennent un pouvoir illegitime. Les Pandava, dont Arjuna est le prince , tendent au Dharma (Loi de la Nature, Devoir universel) , a la droiture et la spiritualité

Le champ de bataille Kurukṣetra est celui de l’expérimentation de la vie, de notre confrontation au réel , de nos désirs contradictoires et de l’agitation perpétuelle de nos vies. Le champ de bataille représente l’ambivalence , les tourments et les combats interieurs de l’homme.
la symbolique du char d’Arjuna :

- les cinq chevaux représentent les cinq sens (les indriyas) ;
- les rênes représentent le mental (manas) ;
- le conducteur représente l’intelligence (buddhi) ;
- le passager représente l’âme (atman) ;
- le char représente le corps
Les cinq sens sont les chevaux, qui s’ils ne sont pas domptés et maîtrisés vont où ils veulent, Les rênes constituent la capacité de discrimination nécessaire pour dompter les sens
La Bhagavad Gita est une voie de la connaissance et de l’action
Le moment de découragement d’Arjuna est un moment clé de la Bhagavad- Gita à mettre en parallèle avec la quête « spirituelle » qui commence souvent lors d’un moment pénible de l’existence ou se pose des questions importantes sur le sens et la direction que l’on donne à sa vie. Krishna expose un véritable art de vivre, susceptible de changer notre expérience humaine . Il enseigne non seulement une vision du monde, un idéal élevé, mais aussi des valeurs de vie, un comportement, une attitude, une sagesse du quotidien qui permettent une transformation intérieure , ou simplement un sentiment de paix .
La Bhagavad Gita est une invitation a une connaissance apaisée de nous mène et l’acceptation de notre juste place et de nos responsabilités. Nous pouvons toujours faire semblant, refuser le combat que nous devons mener, l’esquiver à chaque occasion. Mais cela n’effacera jamais la réalité. Alors, la même situation, le même conflit se répétera encore et encore.
Engagés sur ce chemin de connaissance et d’action ,tôt ou tard nous devrons faire ce qui est à faire.
Le texte parle de notre conscience par allégorie.
Il n’y a donc pas d’amis à tuer, il y a des relations à éclaircir, des représentations à dévoiler, des liens à défaire. La vie quotidienne est le lieu de la pratique spirituelle, comme le champ de bataille a été pour Arjuna le lieu de l’instruction. Il n’y a pas, pour évoluer, d’autre lieu, ni d’autre opportunité que la vie et le contexte où nous sommes placés.
