
Bhagavad Gita 3 . Des concepts
la Bhagavad Gita qui constitue une des pierres de voûte de la spiritualité indienne raconte une bataille : celle de notre conscience.
La Bhagavad-Gita enseigne qu’il faut accomplir son propre devoir en restant le plus objectif, le plus neutre possible face aux événements extérieurs et s’enraciner dans l’amour de Dieu . Pour y parvenir, il faut apprendre a discerner le réel de l’illusoire et se détacher des désirs toujours incessants du monde . Il faut également acquérir une tranquillité mentale, une maîtrise de soi et une forte volonté pour se défaire de conditionnements, des illusions et des faux semblants. Krishna enseigne plusieurs chemins de libération : le Bhakti yoga, le Jnana yoga et le Karma yoga , soutenus par trois concepts : celles du dharma, du karma et de l’Atman.

Trois concepts clés.
Le Dharma
Le dharma évoque le devoir, la loi ,la coutume mais aussi , d’un point de vue moral et religieux, ce qui est correct et juste. Arjuna est un guerrier, il fait partie de la classe des kshatriya, son dharma est donc livrer bataille . Mais cette fois-ci il va affronter sa propre famille. Or, la famille est un autre type de dharma. Pour lui, il y a un dilemme entre son dharma de guerrier (celui de sa caste) et le dharma de son “devoir familial”.
« Mon cœur est accablé de tristesse, mon esprit est troublé. Il ne sait plus où est son devoir. Je t’en supplie indique-moi clairement ce qui est bon pour moi » (Chapitre 7)
En réponse à cette supplication, Krishna accepte d’enseigner à Arjuna les fondements du yoga.

Le Karma.
On considère souvent à tort le karma comme le destin, la fatalité mais son sens est bien différent : karma signifie « action » .Tout acte entraîne une réaction, toute cause implique un effet. Cet enchaînement des causes a effets, est le karma. Les actes que nous accomplissons génèrent des effets et toutes nos actions ont des répercutions dans cette vie , mais vont se prolonger de vies en vies, d’incarnations en incarnations. Il y a donc le Karma que l’on a cumulé tout au long des nos vies passées, et le Karma que l’on est en train de générer dans notre vie actuelle.
L’Atman
Dans la Bhagavad Gita l’Atman fait référence à la notion d’Atman au sens des Upanisads. L’âme, le Soi, ou Atman existe de tout temps et krishna rappelle qu’elle est la seule réalité, car le monde des phénomènes est soumis à l’impermanence, qui le rend en quelque sorte tel un mirage… Comprendre que nous portons en nous une part d’infini, d’immortalité est le premier argument de Krishna ; il explique a Arjuna que si pendant la bataille, il tue un individu, il ne tue qu’un corps , mais pas l’âme car elle celle-ci est immortelle. Arjuna n’a pas le choix, il vas combattre, faire face à ses ennemis, et d’honorer les devoirs de sa caste . Arjuna tente de résister: pourquoi se battre contre les siens ? et pourquoi tuer pour régner ?

Mais Krishna lui indique qu’il ne s’agit pas que de son sort personnel . Il est prince et guerrier, né pour régner et protéger son royaume .Il doit combattre car s’il ne le fait pas, tout le territoire et ses habitants seraient en grand danger et lui-même deviendrais traître a sa caste et a son dharma . Krishna lui ouvre, peu a peu les yeux, et par son enseignement lui transmet les moyens de s’élever spirituellement, de corriger et d’ajuster son caractère pour qu’il puisse agir avec justesse et se libérer de ses contradictions. Au fil des chapitres, krishna n’impose jamais rien , mais lui ôte un à un les voiles des illusions et des apparences et le met face à lui-même . Il est là pour le guider, lui enseigner l’art d’agir dans le lâcher-prise et aiguiser son sens du discernement et de l’intention juste. Il lui expose la voie du raja-yoga et les trois parties qui le composent : le karma-yoga, le jnana-yoga, la bahkti-yoga.
Comme chacun d’entre nous, Arjuna résiste face à son destin, à lui-même, à son âme,. N’est-ce pas aussi la sensation que nous pouvons avoir lorsque nous essayons de corriger des tendances profondes et de prendre des décisions très difficiles.
Il n’y a donc pas de parents, d’amis à tuer, il y a des relations à éclaircir, des représentations à dévoiler, des liens à défaire , des choses à voir et……. à larguer.

Et si Sauveur, si Seigneur il y a, il est la partie la plus intime de nous même